Je m'associe pleinement,
Aux souhaits
De cordiale bienvenue,
Aux remerciements chaleureux et fraternels,
Que vous adressez en notre nom à tous.
Étant moi même
Un des fondateurs de ce grand mouvement
De lutte émancipatrice du RDA.
Et assumant depuis plusieurs années
Des responsabilités à divers titres dans ce pays.
J'ai été souvent sollicité pour livrer mon mémoire,
Égrainer mon souvenir
De la marche difficile
Mais merveilleuse de notre mouvement.
Avec humour,
Alors que l'humour n'est pas français,
Je vous ai toujours répondu en souriant,
Il y a deux grands personnages au monde,
Qui n'ont jamais écrit,
Je ne dirai même pas un mot mais une seule lettre,
Mais qui sont cependant les plus durs au monde,
Mahomet et Jésus Christ.
Et vous m'avez dit,
Ils l'ont fait écrire par leurs disciples.
Mais vous êtes aujourd'hui ici rassemblés
Jeunes et vieux
Disciples de mon action.
Je rompt aujourd'hui avec le silence.
Je veux vous apporter,
Ma modeste contribution
Dans l'effort admirable que chercheurs
Et historiens Ivoiriens
Accomplissent
Pour faire connaître,
L'histoire authentique du RDA.
Évitant ainsi
Les histoires.
Que ceux qui ont brillé par leur absence,
Laissez moi dire,
Veulent débuter pour masquer leur carence.
Je n'ai pas passionné le débat.
L'histoire est un témoignage,
Donc repose de la vérité.
Et la vérité, vous le savez,
Est très belle
Quand elle est nue.
Quand elle n'a pas à publier de ce vieux disciple,
Déchiré qui masque sa divine beauté.
Je vais vous livrer ce que j'ai vécu,
Et je me propose au matin,
Dans un premier temps,
De vous faire un bref exposé
Sur les problèmes essentiels,
Qui ont motivés la naissance et la vie
De notre organisation.
Dans un deuxième temps,
Je me soumettrai volontiers,
Les heures ne compteront pas,
Je pourrai rester jusqu'au soir avec vous,
Pour répondre aux questions,
Que vous voudrez bien me poser,
La naissance laborieuse du RDA.
Elle est peu connue.
Je voudrai un petit recul en arrière,
Pour faire comprendre,
Pourquoi nous avons créé le RDA.
En 1945,
Beaucoup de chercheurs n'étaient pas nés.
En 1945,
Après la grande promesse,
Qu'il avait fait à Brazaville en 44,
Je nommerai le Général De Gaulle,
Un grand homme,
Qui a beaucoup fait pour notre pays,
Et dont nous ne salueront jamais assez la mémoire.
Le Général De Gaulle avait promis,
De conduire les peuples dont la France avait la charge,
Jusqu'à la liberté,
De gérer démocratiquement leurs propres affaires.
C'est la raison pour laquelle,
Pour la première fois,
Dans l'histoire de la République Française,
Nous territoire colonie en ce temps là,
Colonie française de l'Afrique,
Avons été sollicités,
Pour renvoyer des représentants
Au parlement français.
Alors que seul avant 1945
Était représenté le Sénégal.
Je vous éviterai les détails,
La lutte est difficile que nous avons du mener
Pour nous faire élire librement
Par nos chers compatriotes.
Ce que vous deviez savoir,
C'est que les candidats suscités par la colonisation,
Appuyés par la colonisation
Ont tous été battus dans tous les territoires africains.
On avait trié sur le volet
La liste de ceux qui pouvaient
Voter.
Les chefs de canton,
Les fonctionnaires
Et quelques employés de commerce,
Les anciens combattants,
On a cru que l'on pouvait influencer cela
Mais dans un sursaut de conscience
Ils ont dit non.
Ils ont votés
Pour les véritables défenseurs de l'Afrique.
Nous voici à Paris,
Sur le bord de la Seine.
Une poignée
De jeunes gens
Venant
Défendre les libertés confisquées par la colonisation.
Notre dignité,
Faut jamais oublier cela,
Piétinée par eux
Quand nous étions une assemblée
De plus de 627 membres
D'une infime minorité.
Force de ruser,
De rechercher des alliances.
Hors, En 1945
Et De Gaulle était encore au pouvoir.
Il y avait trois formations politiques
Sur qui se répartissaient
Et qui se partageait les responsabilités du pouvoir,
À savoir
Le parti socialiste,
Le MRP
Et le parti communiste.
Notre doyen d'âge,
Notre cher doyen,
Lamine Gueye,
L'élu du Sénégal,
Nous avait proposé
De nous apparenter tous
À son parti,
La mission dont il était depuis longtemps membre,
La section française de l'internationale ouvrière
Devenue aujourd'hui le parti socialiste
Dont moi le plus jeune
Représentant la benjamine
Des colonies françaises de l'est à l'ouest.
J'avais demandé à Lamine
De ne pas insister,
Nous avons besoin de voix,
Concertées et massives
De ces trois formations au pouvoir,
Demander à ce que nous nous nous répartissions
Entre ces trois formations
Pour que chaque fois
Que nous aurions à défendre la légisfération
De nos peuples,
Leurs voix
Nous apportent leur concours massif.
Mes amis ont acceptés
Mais tous immédiatement se sont empressés
Vite de s'inscrire au parti socialiste
Qui au MRP
Il me restait moi, seul.